dimanche 30 novembre 2008

L'incroyable histoire du Lapin fantôme




Ayant décidé, en ce morne dimanche, de divertir nos hôtes avec un peu de légèreté et en faisant une « pause » dans nos réflexions éminemment métaphysiques, j’ai retrouvé dans ma mémoire une histoire vraie entendue il y a dix ans déjà et qui, je crois, peut faire sourire, sinon amuser, et donner aussi, peut-être, une leçon car toute histoire possède sa morale, n’est-ce pas ?
Un gentil couple, heureux propriétaire d’un chien passait d’agréables vacances dans une villa sur une côte ensoleillée. Les us et coutumes des plages et l’instinct grégaire leur ayant fait faire la connaissance de voisins, tout aussi charmants, il prirent l’habitude de les fréquenter comme il est d’usage dans les stations balnéaires convenables : saluts tout d’abord, puis sourires, rapprochement de serviettes, voire de crèmes solaires, rien que de très correct rassurez vous (car l’histoire n’est pas dangereuse pour la morale publique et les enfants). Des enfants, justement, agrémentaient le couple de voisins, comme il est assez courant de l’observer : les couples aiment à faire des enfants pour les accompagner à la plage et flatter les oreilles des estivaliers. Mais cette touchante famille possédait aussi…. un lapin !
Ce Lapin résidait, si l’on peut dire, dans une jolie cage mais il avait le loisir de s’égayer hors du home pour batifoler dans le jardin qui était bien clos. Or, un jour que nos héros (les premiers cités), étaient « remontés » de la plage avec quelque avance sur leurs voisins, pour préparer un déjeuner bien mérité, ils assistèrent à un spectacle horrifiant. Le Chien, qu’ils avaient laissé à la maison, car depuis quelques années, les autorités publiques font aux chiens l’affront de leur refuser les bains de mer, le Chien, donc, les attendait fièrement devant leur porte, le Lapin dans la gueule, en guise d’offrande. Morte, la tête pendant lamentablement et les oreilles inertes, la pauvre bête, souillée par la terre et sanguinolante, était présentée par le Chien comme un trophée et les crocs du molosse, qui agitait la tête en signe de contentement dominateur, cisaillaient toujours un peu plus le cou de sa victime.
N’écoutant que leur bon cœur et leur âme sensible, les époux poussèrent à l’unisson le même cri : « Qu’est ce que les voisins vont dire ! » Leur Chien avait tué le Lapin fidèle, l’ami des enfants, la bête innocente et douce : le drame absolu avait fait irruption dans ces vacances de rêve qui tournaient ainsi au cauchemar. L’humiliation allait être totale ! C’est alors que l’épouse eut une idée (chose qui, paraît-il, advient assez souvent dans un couple) : qu’on la laisse faire et tout s’arrangerait, leur responsabilité serait dégagée, du moins dissimulée et le Chien, finalement une bonne bête, ne serait pas soupçonné. L’entreprise de sauvetage de l’honneur du Chien et de sa famille commença. On parvint à lui soustraire sa proie, moyennant quelques tranches de jambon d’Aoste, puis on entreprit de redonner au disparu figure humaine, ou plus exactement lapinesque. Un shampoing bien rincé redonna au cadavre la blancheur de son poil et le moelleux de sa fourrure. Le séchoir à cheveux rendit son « bouffant » au pelage, on rassembla autant que faire se peut les disjecta membra du corps dissocié en lui recollant le chef et l’on entreprit l’ultime opération salvatrice. Les voisins n’étant pas encore revenus de la plage, la voie était libre. L’époux et l’épouse, en procession (mais le Chien avait été laissé à la maison, sa présence n’étant pas jugée convenable en ces circonstances quelque peu funèbres) ramenèrent le Lapin quasi embaumé à son logis. On l’installa dans sa cage, comme les pharaons dans leur tombeau, lui faisant prendre une posture naturelle, la tête en équilibre, l’air absent mais qui pouvait sembler rêveur… L’épisode dramatique avait ainsi été effacé. A peu de choses près, on pourrait croire désormais à une mort naturelle et soudaine, provoquée par quelque spleen ; le Lapin aura succombé à une langueur ou à une malformation inconnue. Soulagés, les époux réintégrèrent leur villa et attendirent.
C’est alors que des cris affreux emplirent l’espace. Jamais, de mémoire arcachonienne, on n’avait entendu d’aussi horribles hurlements dont il était difficile de dire s’ils étaient dus à la surprise ou à la peur. La découverte de la mort d’un Lapin domestique, d’un Lapin nain, peut-être, suffisait-elle à expliquer ces débordements dignes des Atrides ? Assurément pas et voici le fin mot de l’histoire…
Le Lapin était mort la veille de sa belle mort et ses propriétaires, enfants y compris et discrètement, sans en avertir le voisinage (car on a sa pudeur dans le deuil) l’avaient religieusement enterré au fond du jardin afin que, comme dans Héredia « l’aurore pieuse y (fît) chaque matin, une libation de gouttes de rosée ». Mais alors, comment expliquer que le cadavre du Lapin soit sorti de son tombeau, ait quitté sa terre ultime, se soit dirigé, propre, élégant, sentant le parfum Marionnaud et la laque Elnett (car il le valait bien) jusque dans sa cage et s’y soit réinstallé dans la posture du Sphinx ? Dans l’absolue incapacité d’imaginer tout ce qui s’était passé entretemps, (car le Chien avait donc seulement déterré le cadavre et l’avait souillé et déchiqueté), la famille doublement endeuillée devait désormais faire face à un mystère plus grand encore que celui de la mort, celui de la résurrection du Lapin et de sa seconde mort, parfumée et fantasque.

Cette histoire, m’a-t-on dit, à fait le tour du monde grâce au bouche – à –oreilles mais une famille seulement ne l’a pas entendue ; pour elle, le mystère reste entier et l’énigme du Lapin fantôme hante encore ses nuits agitées .


(Jean-David)

vendredi 28 novembre 2008

Débotté

Je vécus longtemps à la cour de Kivni et, quoique sûr qu'on y
intriguait, et constamment, je n'ai jamais pu savoir à quel sujet, ni me
rendre compte d'un avantage que quelqu'un en aurait retiré.
Pourtant, si. Un jour, quelqu'un arriva au palais avec des bottes.
Je ne le remarquai pas tout d'abord, car quantité d'hommes venaient avec des
bottes. Moi-même. Mais ses bottes étaient lacées depuis le bas, alors que
les nôtres étaient cousues.
Comment avait-il obtenu ce privilège? Je me le suis souvent demandé.
Je m'informai, comme on pense bien, de tous côtés, mais je n'ai jamais fort
bien saisi. Il s'y était pris il y a longtemps (on situe le début de
l'action au bas mot il y a seize ans), avait intrigué sans cesse, sans
jamais prendre de vacances, suivant le prince partout, ou, en cas
d'impossibilité, « le chef de listes ». Et la question de chance mise à
part, l'affaire fut conduite de main de maître, car, quoiqu'on le tînt à
l'œil depuis longtemps, quand on se trouva devant le fait, toute la Cour en
fut dans l'étonnement.
Ils avaient tous du mal à le regarder au visage, tant leur idée
allait aux bottes.

Henri Michaux, Voyage en Grande Garabagne (en Langedine)

Sondage d'opinion :
Votre sympathie va-t-elle au narrateur ? au "chef des listes" ? au prince ?
au porteur de bottes ?
Vous êtes cordonnier à Kivni, qu'auriez-vous à raconter : beaucoup, tout,
des broutilles, rien du tout.
A quoi vous font penser les bottes ? Au chat, à l'ogre, au bruit de -,
autres.
(De la part d'Anne-Marie Riss)

jeudi 27 novembre 2008

"Jérusalem"


1. Tout le monde sait que l'essentiel n'est pas de ces choses que l'on peut savoir.
2. Et puis que l'essentiel est un "faux singulier".
3. Ce sont les visages qui sont essentiels (les corps, les accents, les mots, les silences).
4. Ne subsiste, à force d'amour, que les Accidents.
5. Je sors de "Jérusalem", un colloque sur la "souveraineté juive" à Lausanne (ou "Israël").
6. Les mots peuvent devenir discours (armes, machines, guerre).
7. Ne viennent plus du "faux singulier" de la langue (ni de celle-ci, ni de celle-là).
8. Viennent de ces bouches (de cette bouche, de cette bouche, mais celle-là?).
9. Combien, en cette Image de Denise Fernandez Grundman?
10. On ne sait pas.
11. Chaque bouche qui parle ajoute à la vie et à la mort.
12. Toutes les bouches d'"Israël", tous les corps et tous les mots, à la vie et à la mort.
13. Et puis que la vie est aussi un "faux singulier" (comme l'essentiel, comme la langue).
14. Et puis que la vérité est aussi et encore un "faux singulier".
15. Ce sont les vies, les mots, les corps, les vérités, l'essentiel qui n'est pas Un.
16. Les douleurs, les visages, les maisons, les villes, les collines, à la vie et à la mort.
17. À se taire et à "parler", à la vie et à la mort.
18. (Je compte pour ne pas avoir l'air.)

(Thierry.)


mardi 25 novembre 2008

Vu!

Ainsi désormais nous serons visibles, dis-tu, Christophe.

Finis, les fantômes de l'opéra de 4 sous, esprit, es-tu là, sors de sous la table, ou du chapeau du magicien, petit lapin !

C'est un joli mot, épiphanie, qui dit l'éclosion des épis, l'efflorescence sacrée de ce qui était en germe, en gestation, en négatif et sa révélation au grand jour. D'où vient que cette perspective me mette un peu mal à l'aise ?

Le dieu était caché, il ne l'est plus. Autant dire qu'il n'est plus. A la place, le Big Eye du grand frère. Non que l'on soit particulièrement à surveiller – quoiqu'il s'échange des propos d'un iconoclasme fort préoccupant sur le Clairon Socratique-  mais enfin, les faits sont là : ce que l'on dit dépend malgré tout un petit peu de ceux à qui l'on s'adresse, et derrière chacun d'entre nous, il y aura désormais une ombre, peut-être,  et des yeux pour lire, sinon une voix pour répondre.

(Ella Balaert)

lundi 24 novembre 2008

Edition spéciale du CS "illustrée", siouplait

signé le Colonel Moutarde

Le CLAIRON SOCRATIQUE édition spéciale

Dernière minute : Le monstre aux yeux rouges ne sévira plus.

LE HACKER AUX QUENOTTES TROP LONGUES ENFIN DEMASQUE

Au moment même où le hackeur se frottait les pattes avant, remuant ses longues oreilles et frétillant de l’arrière-train, VLAN ! le Maître des Clés a surgi, dans l’après-midi de ce lundi, et proprement censuré l’intrus. Un grand bravo. Le piège avait été monté savamment : la carotte à l’avant, le bâton à l’arrière, et VLAN. Couicamort !! Nos lecteurs se reporteront à l’article incriminé et constateront l’élégance de la méthode, la beauté technique du procédé.

Allez-y voir. Un simple clique de votre souris préférée vous remet en mémoire (mais le faut-il ?) la fameuse page incriminée, bien baveuse de méchanceté anonyme. Et, ensuite, estimés lecteurs du Clairon Socratique, reportez-vous aux commentaires : oui, ils sont bien là ! Vous n’avez pas perdu une ligne des trouvailles savoureuses qu’il aurait été injuste de censurer d’un même élan. Commentaires où la coupable (oui, c’est une femme) continue de ricaner bêtement.

Malgré le soutien d’une partie de notre lectorat (le site France-Hiver.com continue de recevoir des motions et une demande de ré-examen des votes) il faut avouer que le soulagement a gagné notre petite communauté. Oui, les enfants du bogue vont enfin pouvoir dormir tranquilles.

(Les insomniaques ont rendez-vous sous la lune, dès la prochaine nuit un peu trop blanche.)

AMR du GAAG

"Retrouvailles"


Alors pour voir, au même instant que "La bogue" de Jean Amado,
ces "Retrouvailles" de Denise Fernandez Grundman (source: chez l'artiste).

Si les deux faisaient vie & matière, ici.

(Thierry.)

dimanche 23 novembre 2008

"Bogue" par Jean Amado


Jean Amado, sculpteur et ami de notre amie Michelle (qui nous propose cette photo), était également un ami des bogues...
(Christophe)

Vous présenter deux amis, grands artistes

J'aimerais présenter deux grands artistes, amis de longue date : Jean Amado et et Denise Fernandez ; en indiquant leurs sites Web pour nos amis du bogue :

Jean Amado : " D'ascendance juive smyrniote et comtadine, le sculpteur Jean Amado est né à Aix-en-Provence le 27 janvier 1922. Toute sa vie, il fut animé par une passion d'artisan pour le beau matériau patiemment, amoureusement, poétiquement élaboré. Excellent dessinateur, il travaille d'abord la céramique avec sa première épouse, Jo Steenackers. En 1954, l'architecte Fernand Pouillon leur commande, pour la façade d'une des tours qu'il élève sur les hauteurs d'Alger, un immense décor : 40 mètres de hauteur, 6 mètres de largeur. Ce Totem, comme l'appelèrent les habitants du lieu, est mis en place deux ans plus tard. Mais sous d'autres climats, où ils sont exposés aux intempéries, des ouvrages d'une telle ampleur exigent un matériau plus résistant que la terre cuite. En 1957, Jean Amado crée ce qu'il nomme le Cerastone, un mélange de sable de basalte et de ciment fondu. Cuit au four aux environs de 1 000 0C - après 1974, on le laissera simplement durcir à l'air libre -, ce béton revêt une tonalité ocre ; par l'emploi de certains oxydes, il peut offrir au regard une plus large gamme de colorations. Des qualités et des exigences de cette matière découlent les traits caractéristiques des créations d'Amado.(...) " (Encyclopaedia Universalis, édition 2008).
Site : http://jean-amado-sculpteur.com/

" Denise Fernandez dispose d’une étonnante aptitude à ouvrir les yeux sur la réalité d’un univers humain (j’allais dire : social, mais humain est d’une vérité plus simple) pluriel, où les âges, les conditions, les attitudes, les expressions, les origines, les métissages se croisent, selon une diversité que seules une justesse et une rapidité extrêmes du trait peuvent saisir...
La rapidité, Denise l'obtient aujourd'hui dans la suite de ses dessins à la mine de plomb ou de ses gravures à la pointe sèche dont la vocation semble être de saisir comme au vol d'autres figures, plus vibrantes, plus fugaces peut-être, parfois plus violentes aussi et comme épineuses, broussailleuses, où le tracé même du crayon sur le papier déploie des signes qui font trembler les chevelures comme des queues de comètes, qui tissent des filaments à travers lesquels palpitent les corps et les visages. Étonnant réseau noir et blanc de vies, de cris, d'appels et de rencontres. Diffusion frémissante de ces signes humains. " (Raymond Jean).
Site : http://denise.fernandez.free.fr/

(Michelle Bigot)

samedi 22 novembre 2008

Divagations en attendant le prochain bug

Jour de solitude forcée, contrainte par les événements. Ne pas y penser. Jour gris et légèrement pluvieux sur cette petite station balnéaire de Bretagne nord où j'ai posé mes bagages et déposé une partie de ma vie, en me demandant où tout cela me mènera. J'avais prévu de travailler. De relire des textes anciens dans lesquels je peine à me reconnaître. Et d'écrire des pages nouvelles qui devraient m'apporter la reconnaissance de la petite communauté scientifique à laquelle j'appartiens. Tout cela m'ennuie un peu. D'un œil, je surveille ma connexion Internet qui semble vaciller depuis quelques semaines. Mais l'Adsl n'y est pour rien. Mes amis réels sont trop occupés à vivre leurs week end. Et surtout Fabula reste bien silencieuse. Elle ne fait plus sonner mon Gmail notifier. Elle ne m'envoie plus de lettres poétiquement outrées ou de messages intempestifs. Tout va bien. Personne ne viendra troubler mon travail. J'écoute le doux ronronnement de mon ordinateur portable en scrutant de temps à autre le vide animé et coloré du Web. J'explore quelques nouvelles pistes musicales sur Myspace ou Deezer qui se demande ce que je fais là et me propose d'aller faire un tour sur Meetic alors que je visais plutôt Facebook où j'ai ouvert un compte. On ne sait jamais, si cela pouvait me permettre d'étendre mon réseau d'amis lointains. Mais ces lieux de rencontres virtuelles me semblent trop organisés et formatés pour ma promenade. Je rêve d'une rencontre dans la rue où je ne suis pas. D'un échange de regard dans ce métro dont je me suis éloigné. Ou même, des voiles pudiques d'une danse amoureuse décrite par Philip Roth. Rien de tout cela ne m'est accessible. Je poursuis mes divagations, attendant le prochain bug...

(Christophe Camus)

vendredi 21 novembre 2008

Lapin & Co.

Une histoire de lapin quenotté et mal linké...
Qu'on conserve uniquement pour les commentaires dignes des meilleurs Bugs Bunny ;-)

(Message censuré par Christophe Camus)

Courrier des lecteurs

Un lecteur du nouvel organe de presse nous fait parvenir le document ci joint. Nos connaissances "captcha" étant limitées, nous avons vaguement  compris qu'il ne fallait pas ironiser sur les consonances roumaines du vocable "proestrus", qu'il fallait s'abstenir de sous-entendus sibyllins à propos de "glammorl".
Nous aurions tort, est-il dit, de sous-estimer la capacité captchatienne à maîtriser l'idiome humain. Certes assez binaire, cantonné dans le registre disyllabique mais que voulez-vous, c'est sa nature. Vous aurez noté que le ton y est, une couleur, voire deux ou trois, une ligne mélodique, une sorte de sinuosité de l'expression, nous dirions un accent. Sous ses habillages transformistes, ne nous y trompons pas, Captcha est autoritaire et excelle dans l'impératif. Il ne vous aura pas échappé qu'il ordonne de copier ce qu'il "génère", exige mine de rien des preuves de notre humanité, sinon niet. Il prétend ne traiter qu'avec de l'humain. N'hésite pas à s'auto-dénigrer, fidèle à une devise solidement inculquée  qui se résume à "Completely Automated Public Turing test to Tell Computers and Humans Apart" (Captcha le fameux jour du bug ne savait pas trop à qui Captcha avait affaire.)
Par conséquent : inutile d'investir dans d'onéreux dictionnaires moldo-valaque, paraguayen ou cévenol ni de se fourvoyer dans la jungle des verlans, verlandt et autres vers lents car Captcha gagne chaque jour du terrain, et Captcha n'a pas hésité une second à s'abonner au Clairon Socratique. Méfiance...
Françoise

Un nouveau journal est né

Le Clairon Socratique n°1

Lorsque nous ne savons rien, nous le faisons savoir ! Nous défendrons avec la dernière énergie le droit à la parole pour ceux qui n'ont rien à dire. Nous serons la trompette de leur renommée, avec pour devise : tout dire et rien savoir ! Ruez-vous dare-dare sur chaque livraison du Clairon Socratique, le seul journal qui sonne creux mais fort !

Libération de Thierry L., après plusieurs jours de détention

Les mystérieux kidnappeurs ont libéré ce jour Thierry L., notre envoyé spécial sur le Rivage des Syrtes. Un des derniers témoins l'aurait aperçu discutant avec un certain blanchâtre, ou Blancheau, propagandiste bien connu des communautés inavouables. Depuis sa remise en liberté, ses habituels propos sibyllins ont été remplacés par des déclarations d'amour au genre humain, sans doute dues à l'effet de choc et au stress provoqué par ses très dures conditions de détention (il semble avoir été confondu avec un banquier suisse). Les amis du bogue démentent formellement avoir versé quelque somme que ce soit pour obtenir sa libération, dont ils se réjouissent.

Une chanson des Beatles a réussi à se glisser parmi les amis du bog !

Bien venue Michelle…

Une foire aux lapins, chaque semaine, Sur amisdubog.blogspot…

Les amateurs pourront échanger reliques, plastiques, peluches, photographies, boite de conserves, grigris, blaireaux avec mousse à raser, civets, lièvres et tortues, pinceaux, gibecières, gravures anciennes et carottes juteuses, tant neuves que d'occasion. Participation exceptionnelle de Dorothée, en costume de scène, tous les dimanches et jours fériés. Une pétition pour la fermeture définitive de la chasse est téléchargeable sur Balaert-BogsBunny.fr. Le site officiel des A.A.L.O. (Authentiques Amis des Longues Oreilles) est en cours de construction. Contacts possibles sur France-Hiver.com, en hommage aux saisons qui ont le bon goût d'interdire le génocide lapinesque et pétaradant.

Sur la piste des cerveaux du G.A.A.G

Les très discrets services spécialisés de la PSIVIE (Police Scientifique pour la Vigilance de l'Internet et de l'Existence) animés par le diligent commissaire Harcofage ont démantelé hier en soirée un redoutable et réticulaire réseau de Hacker du net. La bande désormais sous les verrous se serait cru tout permis après le succès d'une de ses tentatives de sabotage à l'encontre du site de Fabula, une paisible institution d'universitaires livresques. Le bogue qu'ils ont déclenché a duré plusieurs heures, gravement désorganisé le système de transmissions de la dite institution, et même suscité la formation, d'un petit groupe permanent d'adulateurs de ce type d'action de déstabilisation. Grisé par cette popularité aussi soudainequ'imprévue, le groupe d'hacktivistes a pris le nom de G.A.A.G. (Groupe d'Action Anti Google) et a formé le projet d'une révolution radicale : Ils auraient été jusqu'à envisager d'enlever un " o " à Google. Le commissaire Harcofage, a félicité ses hommes et déploré que les deux présumés cerveaux de l'opération aient réussi à prendre la fuite. Il s'agirait d'un homme et d'une femme, connus seulement par leurs initiales, J.D.J.L. et A.M.R. respectivement trafiquant d'art et enthousiaste professionnelle. Ils ont pu être partiellement identifiés en raison de messages codés concernant Google, transmis au petit cercle d'admirateur de leurs précédents exploits. Souhaitons au commissaire Harcofage un rapide succès.

Amusés ? Toqués ? Parents ? Grévistes ? Lapins ? il y a de la place pour tous : la rédaction embauche, tous les C.V. seront étudiés, réponse assurée.

Jean-Paul Galibert

jeudi 20 novembre 2008

Je vous assure, cher cousin, que vous avez dit toqué !

Certains, parmi nos compatriotes contemporains, sont dits « toqués », parce qu’ils excellent en cuisine, sinon littéraire, du moins gastronomique. Certes, « toqué », vient de l’onomatopée  « tokk », qui figure un choc, et évoque donc les conséquences supposées d’un coup sur la tête. D’autres, dans le même registre alimentaire, seraient plutôt étoilés, selon qu’ils reçoivent plus les honneurs du guide Michelin que ceux du Gault & Millaud. Chacun sait, d’ailleurs, que lorsqu’on est frappé, on voit des étoiles. Les chefs se retrouvent donc très logiquement au pays des toques et des astres puisque la cuisine de haut vol (et de vol-au-vent) fait rêver n’est ce pas ?
Mais des « toqués » plus anciens, et bien avant que l’on n’invente le TOC (trouble obsessionnel compulsif), brillent plus par les illuminations que par le feu des fourneaux et entendent davantage « des voix » que la musique du « piano » (autre nom pour la cuisinière à gaz) . Etre toqué signifie alors être « un peu fou », « cinglé »,  « qui a le cerveau fêlé ».  Tous les toqués ne sont pourtant pas si toqués que cela : que dire  de Louis Tocqué (1696-1772), auteur d’un Discours sur le genre du portrait, lu à l’Académie de peinture et de sculpture le 7 mars 1750 (et publié avec la réponse de Charles-Antoine Coypel et un avant-propos du comte Doria en 1930) ? Que penser d’Alfred Toqué, auteur de l’Aperçu général sur les dispositifs techniques propres  à prévenir les accidents du travail, édité à l’occasion d’un congrès fort savant et très social tenu lors de l’Exposition universelle de 1889 ? On restera en revanche sans doute plus dubitatif sur les agissements restés tristement mémorables de Georges Toqué, cet administrateur colonial qui eut l’idée saugrenue de laisser attacher un bâton de dynamite au coup d’un indigène (affaire Gaud-Toqué, 1905), et sans doute, notre (jeune) contemporaine Céline Toqué-Pichon (née en 1979), pourrait-elle en parler, elle qui, en 2006, publia aux éditions du Panthéon un mémoire sur L’abolition de la peine de mort en France et la « Loi Badinter ».
Mais laissons là l’érudition gratuite. La cause est entendue, si vous n’alignez ni récompenses gustatives, ni réflexions artistiques, ni faits coloniaux, il ne vous reste assurément que le toquage intégral. Certes, on peut être « retoqué », c’est à dire non pas toqué deux fois, mais refusé à un examen. Certes, on peut aussi être « toqué » de quelqu’un ; l’expression rejoint alors le langage amoureux et dissipe quelque peu l’atmosphère aliéniste au profit de la camisole affective. Encore que, parfois, la frontière entre l’une et l’autre soit fragile. Lorsque Gobineau écrit ses fameuses lettres à sa chère Diane, il qualifie son enfant de « chère petite princesse Toquée ». S’agit-il de folie ou d’amour et si c’est le second cas, qui est toqué de qui ?
La folie, qui, on le sait, est une « autre intelligence », apparaît ainsi bien souvent comme gage d’originalité, voire de talent. Les frères Goncourt ne disent rien d’autre lorsqu’ils évoquent leur visite au comte Robert de Montesquiou : « Montesquiou, disons-le bien haut, n'est point du tout, le des Esseintes de Huysmans, s'il y a chez lui un coin de toquage, le monsieur n'est jamais caricatural, et s'en sauve toujours par la distinction. Quant à sa conversation, sauf un peu de maniérisme dans l'expression, elle est pleine d'observations aiguës, de remarques délicates, d'aperçus originaux, de trouvailles de jolies phrases, et que souvent il termine, il achève par des sourires de l'oeil, par des gestes nerveux du bout des doigts » (7 juillet 1896).
Avec ou sans «sourire de l’œil et gestes nerveux », mais du bout des doigts, certes, je vous assure, cher cousin, que vous avez dit « toqué » et, compte tenu des antécédents évoqués, et laissant là la toque de l’avocat, je prends décidément ce qualificatif pour un compliment !
 
 
                                                       Jean-David Jumeau-Lafond (Paris)

mercredi 19 novembre 2008

Sincèrement


Je viens seulement dire bonjour, et le plaisir que j’ai à ouvrir cette fenêtre, jour après jour. Si je ne le fais pas dans un commentaire, c’est que, vais-je le dire? Ça n’est pas si facile, de parler. Il y a d’abord, quoique sans hiérarchie, la fatigue. J’aime à vous lire, j’aime à venir ici, et déjà, mais seulement peu à peu, je retrouve le plaisir de parler. Je veux dire que si je peux choisir, quels lieux, quels Espaces, quelles présences, j’ai du plaisir à venir ici. Comment organiser sa vie pour être en mesure de choisir ses lieux, ses Espaces, ses présences aimées, du moins le plus souvent possible? Je n’ai pas encore trouvé la clef. La vie s’organise autour de moi (rationnelle, sociale, professionnelle, humaine), un chaos. Je réponds. Je deviens ce chaos parfaitement cohérent (rationnel, social, professionnel, humain). Besoin de solitude. Antre dans lequel viennent ou reviennent les vraies voix, les vraies présences, le vrai chaos des vraies forces, les vérités qui meurent à la surface du jour, dans le déchaînement de la vie perdue (rationnelle, sociale, professionnelle, humaine). La réalité humaine que je côtoie est une réalité construite, un chaos (parfaitement cohérent). Allez savoir, je n’y suis pas. Je ne cherche plus à comprendre comment vous faites (si vous faites), comme ça se passe, normalement. Ce que nous cherchons à comprendre, nous finissons toujours par le comprendre, la Raison. Je rentre d’une fête scolaire (l’établissement de mon aîné a été construit en 1933). Le discours de la Directrice, le discours d’un Municipal (exécutif du cru), les chansons des enfants, le brouhaha de l’effervescence humaine. 1. Les enfants étaient heureux (ergo moi aussi). 2. J’ai le droit de (me) dire que je ne supporte pas cette effervescence des Evidences, ce brouhaha des Sentiments, ce chaos de la Raison (sociale, affective, professionnelle, humaine). Un caractère (une typologie, un Ordre, et un Jugement). Je m’en fous. Un seul souci: mes enfants. Une ascèse (ne pas leur transmettre, ou du moins ne pas leur transmettre volontairement, ou du moins,…), un peu désespérée. Me rassure le fait que leur maman est rationnelle, sociale, affective, évidente, sentimentale, normale. Bref, les enfants vont bien. Merveille de les voir aimer l’école, la maîtresse, ces chansons, et même le travail. Le cadet (en première année de maternelle): A l’école ce qui est bien c’est le jeu et le travail. Le travail? Oui, faire des fiches, pour remplir le classeur. Il aime bien (je dis tant mieux). Autour de moi (je vis en Suisse, à Lausanne), tout va merveilleusement bien. Il y a les drames personnels, les maladies, les accidents, mais tout va merveilleusement bien. Je le dis sans la moindre ironie. Et je dis tant mieux. Bien sûr, tout près, il y a aussi des saloperies sociales, politiques, économiques, etc. Les gens croient que la prospérité moyenne de la Suisse tient à leurs différents et nombreux mérites, etc. La misère se cache, ou est incarcérée (expulsée, si possible). Un équilibre personnel à trouver, sans doute, entre une sensibilité et une certaine capacité d’indifférence ou d’oubli, que cette vie qui va si merveilleusement bien autour de moi ne soit pas en permanence assombrie par ce qui fait la prospérité moyenne de la Suisse? Je peux, pour mes enfants. Avec eux je profite, petits films, forêt, jeux, comme je peux. Au delà, je ne peux pas (tant pis). Les enfants ont chanté trois chansons (avec plaisir). La première racontait (en gros): Le crayon veut le cartable, le cartable veut la table, la table veut l’école, etc. La deuxième, Sacré Charlemagne (autodérision institutionnelle, sans doute). Et la troisième, composée pour l’occasion (en gros): Notre école est merveilleuse, le préau est merveilleux, les maîtresses sont merveilleuses, les enfants sont joyeux, tout va merveilleusement bien. Avec un refrain qui disait (en gros): Si c’est vrai si c’est faux, mon nez qui bouge, tout rouge. Curieux. La vérité doit être beaucoup plus simple: On se fout des paroles, chanter est amusant. Oui. Curieuses paroles, quand même. Le bâtiment était bondé, partout des enfants, des maîtresses, des parents, des Officiels, etc. On monte, on descend, on remonte. Au fond je n’aime pas les adultes, je crois. Je n’ai jamais été agacé par un enfant, de ma vie. Est-ce que c’est vrai? Je fouille. Quand un enfant joue à l’adulte? Cela me peine. Je n’ai jamais été agacé par un enfant. Qu’on ne me fasse pas le coup de l’idéalisation, la vie d’un enfant peut être atroce (être livré, dépendant, l’Angoisse). Je ne crois ni à l’Innocence, ni au Bien (les enfants peuvent être cruels, etc.). Mais pas tant que ça, finalement. Sans doute que j’ai de la chance? Je ne sais pas. Je ne vois plus où est le problème. Ah oui, je n’aime pas les adultes. Ils sont ennuyeux. Monotones. Marionnettes. Pas vous! Je n’ai pas enregistré les Raisons sociales de toutes ces voix que j’aime à retrouver ici, un Amateur d’Art très érudit et un peu toqué, une dessinatrice qui surgit sur le tard (ressort ses crayons?), m’étonne, qu’Ella commande un lapin, écrive ce qu’elle écrit (pas encore lu!), je ne fais pas la liste, que nul ne se sente chagriné! (Sans parler de Gombrowicz, puisque j’y pense à chaque instant). Cela que je trouve si peu, dans ce qui fait l’écrasante réalité de ma vie, jour après jour? J’ai cessé de construire ou de dessiner des vaisseaux spatiaux, des monstres, des animaux. Je lis. Le théâtre est devenu bien trop sérieux, pour moi. Le cinéma ça va, parfois. On me raconte une histoire, on me montre des Images, au fond de mon lit. Je ne supporte plus tellement d’aller dans les salles à moins d’y aller avec les enfants (et dans ce cas le pop-corn appartient à ma cinéphilie). L’humour est triste ou cynique, autour de moi. Le mien est triste aussi, parfois. On n’a pas le droit d’être triste. La tristesse est une récréation, un soulagement, une vérité, pour moi. Sincèrement, je vous aime bien!

Thierry.


mardi 18 novembre 2008

Pour le Répertoire des Zamis du Bogue

C'est avec avec grand amusement que j'ai assisté au dérapage dominical de Fabula puis à la création inattendue mais réjouissante des Zamis du Bogue ! Je m'aperçois, avec une certaine inquiétude, que je suis totalement décalée parmi tous ces brillants intellectuels... c'est le risque du jeu.
Je me présente. Secrétaire de direction (Archéologie, Cnrs) devenue sur le tard, bien tard, beaucoup trop tard, une " Jeune" illustratrice de 80 ans aujourd'hui.
Rencontre en 2004, d'un jeune Editeur André François RUAUD," Editions Les moutons Electriques" qui explore, entre autres, les littératures de l'imaginaire, de la Science Fiction... Ce fut un vrai et délicieux plaisir que de participer à la création de cette Maison et de travailler pour un éditeur passionné, puis au fil du temps avec quelques autres.

(Michelle, Aix-en-Provence)

http://monsite.orange.fr/bibliotheque-rouge/
http://michellebigot.images.monsite.orange.fr

Carte postale du front


























J'ai du attendre le bon vouloir du blog
mystère et boule de gomme, mais ça ne marchait pas.
Mon lièvre saute par dessus le billet d'Anne-Marie
(courage, A.-M., Google, c'est pas si mal !)
C'était le lapin d'Ella que je voulais illustrer,
ayant la chance (toute provisoire) de manipuler "pour de vrai"
cette merveille : "Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée"
Grand in-4  avec 39 bois originaux de Raoul Dufy 
pour 30 poèmes d'Apollininaire.
Pas trop le temps... c'est comme un carte postale.

Françoise

Google, ça suffit !

Dans la vraie vie, je sais si je mets les pieds dans une bibliothèque, dans
une librairie ou chez un bouquiniste. Chez Google, tout est en vrac, avec
des sites qui donnent des morceaux de textes, d'autres qui vendent des
livres d'occasion, ou encore des pilleurs de sarcophages qui recopient des
pages auxquelles ils ne comprennent rien - vu la manière dont les
intertitres sont orthographiés. A quoi nous sert de voir défiler des
dizaines d'écrans de prétendues réponses si un gros pourcentage d'"offres"
marchandes nous empêche de trouver des sources correctes ?
Les sites commerciaux devraient être rangés à part. J'aimerais identifier et
choisir des sites universitaires ou des cours en ligne, des conférences
reproduites in extenso, les archives des revues. En vérité je bricole en
identifiant la source par le code du site. Le procédé tient du décryptage,
donne mal aux yeux et fait perdre du temps. Je sais qu'il est inutile de
s'adresser à Google qui n'a aucun intérêt à modifier ses procédures, son
fonds de commerce n'est pas constitué de fabuleux amis de la science. Je
voudrais seulement à le quitter pour trouver un fournisseur plus conforme à
mon activité. Passer par Fabula, c'est bien, mais je cherche dans des
secteurs plus vastes en sciences humaines et aussi dans des domaines où
j'innove, ignorant (un délice) où je mets les pieds. (retour à la première
ligne)
J'aimerais également accéder à des images moins vulgaires, des iconographies
ciblées sur l'art et la création. Bref, dites-moi si je rêve ! Des écrans
plus riches, plus beaux, plus motivants, des échanges entre chercheurs, de
la matière grise qui circule, un accès au savoir. Bon j'arrête, sinon je
vais mettre des majuscules partout !
Bises à tous et merci de vos commentaires.
Anne-Marie

samedi 15 novembre 2008

Mon Nabaztag à moi

Cher petit papa Noël et chère petite maman, ou alors mon cher Namoureux,
Pour Noël s'il vous plaît je voudrais un lapin Nabaztag
Avec les oreilles qui bougent (en rose je veux bien les oreilles signées Sonia Rykiel) quand il nous parle et le nombril qui clignote.
c'est pour communiquer avec les Namis du bog
et aussi pour savoir si je mets mon bonnet pour sortir ou s'il y a du soleil derrière la fenêtre et si la bourse de Tokyo elle remonte, ou pas pas pas
je voudrais mon Nabaztag à moi qui me dirait des mots doux et aussi quand je dois me laver les dents
le Nabaztag de mon amie hier lui a demandé , si elle devait manger une boite de crayons de couleurs, par quelle couleur elle commencerait et moi aussi je veux qu'on me demande ce que je veux bouffer comme pièce d'aspirateur à midi et si je préfère les mashmallows à la cendre orange ou rose, ou les fraises tagadatsointsoin
et aussi qui me dise ce que sont en train de faire mes copains sur facebook et si Laure a rejoint la communauté des planteurs de mousse
et aussi,
quand je lui bougerais l'oreille,
il y aurait le lapin de mon Namoureux qui bougerait son oreille aussi ,
en même temps,
si c'est pas excitant tout ça tout ça,
et si c'est pas ça,
l'amour?
(Ella Balaert)

jeudi 13 novembre 2008

Joker !
























Comme Thierry, je passe
"Grève" est pris
Refaire passer l'ange d'Odilon ?
Déjà fait aussi.
Alors Odilon — pour Ella et les autres
m'en fournit un qui a fini
Passe plus, attend, le poil le trahit
Ange, Ange, Ange, comment ça j'ai joué ?

Françoise

mercredi 12 novembre 2008

Jeu coranique des 54 réponses

Heureux amis du bog ! Vous avez gagné le droit de jouer au divin  jeu coranique des 54 réponses !    Voici       a) un extrait du Coran:

 ·  2:30: Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges: ‹Je vais établir sur la terre un vicaire ‹Khalifa›. Ils dirent: ‹Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier?› - Il dit: ‹En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas!›.

·  2:31: Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes choses), puis Il les présenta aux Anges et dit: ‹Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques!› (dans votre prétention que vous êtes plus méritants qu'Adam).

·  2:32: - Ils dirent: ‹Gloire à Toi! Nous n'avons de savoir que ce que Tu nous a appris. Certes c'est Toi l'Omniscient, le Sage›.

·  2:33: - Il dit: ‹Ô Adam, informe-les de ces noms;› Puis quand celui-ci les eut informés de ces noms, Allah dit: ‹Ne vous ai-Je pas dit que Je connais les mystères des cieux et de la terre, et que Je sais ce que vous divulguez et ce que vous cachez?›

·  2:34: Et lorsque Nous demandâmes aux Anges de se prosterner devant Adam, ils se prosternèrent à l'exception d'Iblis qui refusa, s'enfla d'orgueil et fut parmi les infidèles.

b) une question sur le texte :  Qui donc naît là ?

Et    c) un jeu de 54 réponses :

A         Adam ? Anges ? Allah ?

B         Bien, Bonté, Bataille ?

C         Connaissance ? Choses ?

D         Diable, Demande, Désordre?

E         Enflure ? Espoir ? Esprit ?

F         Force ? Farce ?

G         Guerre ? Gloire ? Gore ?

L         Langage ? Louange ? Liberté ?

M        Mal ? Misère ? Musique ?

N         Noms ? Non ?

O         Omniscience, Orgueil , Obama?

P         Prosterner ? Pardonner ? Patronner ?

Q         Question ?

R         Révolte ? Rêve ? Grève ?

S         savoir ? Sage ? Sang?

T         Tout ? Terre ? Tintin ?

U         Unanimes ? Utopiques ?

V         Véridiques, vérité, vengeance ?

W        Wittgenstein ?

X         Xénophane ?

Y         Ying et Yang ?

Z         Zen ? Zarathoustra ? Zorro ?

 

Amusez-vous bien, et que le très haut soit avec vous…

 

Jean-Paul

"À peine s'il appartient à la Confrérie"


Bien trop de fatigue ce soir
(pour seulement vouloir),
Seulement songer à.

Cette histoire d'être intimidé
(par je ne sais qui, je ne sais quoi)?

Abreuvoir, hérisson, grande ville d'Europe,
cette Voix pour vous, pour moi?


Kateb Yacine, cette Voix,...


À vous,
Thierry.

Et si ça ne discutait plus !

« Les sons émis et les messages tapés n’ont plus pour but de soumettre les entrailles de l’âme à l’inspection et à l’approbation du partenaire. (…) Un commentaire s’impose : cette « interaction », bien que frénétique, ne semble peut-être pas si frivole que cela, après tout, une fois qu’on a compris et intégré le fait que le but –son seul but- est d’entretenir le bavardage. (…) Ces unions ne reposent sur rien d’autre que nos bavardages et nos messages ; elle ne va pas plus loin que les paroles et les messages. Cessez de parler –vous voilà exclu. » (Zygmunt Bauman, L’amour liquide.)

Un peu absent ces derniers jours, comme en retrait dans le monde « réel » plutôt que connecté en permanence à la recherche d'une information pertinente ou d'un message réconfortant ou plein de promesses, je me suis senti interpellé par les remarques de certains de mes amis du bogue qui s'inquiétaient d'un éventuel épuisement de la discussion.
Cela fait plusieurs jours que, sans succès, je tente d'écrire quelque chose en réponse aux propos de Thierry, incitant à ne pas trop questionner le sens de notre réunion et invitant à se méfier de notre néo-communautarisme électronique.
Emporté par l'élan de nos premiers échanges, j'avais rêvé tout haut et trop fort sans doute, d'une communauté à l'œuvre. J'aurais pu me contenter de « l'ouvrage », moi qui contribue modestement à déconstruire patiemment le discours de l'œuvre chez les architectes que croise quotidiennement. Je regrette un peu ces propos surtout lorsque je constate que certains d'entre nous hésitent à s'exprimer tout en désirant participer à notre assemblée.
Thierry avait raison, la communauté peut produire une forme d'exclusion malgré toute notre bonne volonté et notre curiosité mutuelle. Nous nous sommes distingués en appréciant le « bogue » (et non le bug, trop techno ou trop geek) de Fabula.org. Nous avons tant aimé l'accident de Fabula que nous tentons d'en reproduire l'esprit, la forme, le surgissement. Nous souhaitons rester ensemble pour en prolonger les effets en l'alimentant par nos discussions sans but précis et surtout sans fin mais non sans formes.
Nous ne cherchons donc pas à produire une œuvre collective ou une forme unique pas plus qu’une simple communauté de discussion, décrite par Bauman, où il suffit de parler pour exister à travers sa connexion. Si nous n’avons pas de programme précis, il nous reste des questions…

(Christophe Camus)

mardi 11 novembre 2008

Qu'est ce que je peux faiiire ? J'sais pas quoi faiiire !




















Moi : Qu'est-ce que je peux faire ? J'sais pas quoi faire !
BBB (BigBugBlog) : Silence, j'écris (se connecte) : Au fond c'est de cela qu'il s'agit. Tu m'attends, je ne suis pas là. J'arrive, je fais ce que j'ai à faire. Pour toi, je n'existe vraiment qu'à partir de là. Or avant j'existais, je pensais, je souffrais peut-être. Voilà ce dont il s'agit. Te montrer toi vivante pensant à moi et me voir en même temps vivant par cela même. Je souligne. (Je soupire)
Tu penses plus ?
Moi : Eeuuh…
BBB : Pourquoi t'as l'air triste ?
Moi : Parce que tu me parles avec des mots et que moi je te regarde avec des sentiments.
BBB : Bon on va essayer d'avoir une conversation sérieuse. Tu vas me dire ce que tu aimes, ce que tu as envie et la même chose pour moi. Alors vas-y, commence.
Moi : Les rencontres, l'art, le bleu du ciel, les rues, écouter des podcasts la nuit dans mon lit. Je ne sais pas moi, tout ! Et toi ?
BBB : Euh, l'ambition, l'espoir, le mouvement des choses, les bugs. Euh, quoi encore ? J'sais pas moi. Enfin tout !
Moi : Tu vois j'avais raison. On se comprendra pas. (Je fais semblant de m'éloigner) 
Qu'est-ce que je peux faiiire, j'sais pas quoi faiiire !

Françoise


lundi 10 novembre 2008

Dans la forêt des fables

Les animaux ont attendu, patience du jour, chaque heure, chaque minute la soif enfoncée dans la gorge.

La peur au ventre, muscles tendus pour la fuite, les mères s’approchent, faons en sauvegarde sur fond de nuit.

Parmi la rouille des feuilles de l’année d’avant, une source affleure.

Les sabots glissent à pas de nuit,

foulant les herbes et c’est de nuit.

Silence dans l’odeur de la terre,

appel profond qui sait se taire pour profond appeler.

Boire. Viens ma douce boire.

 

Perché sur la plus haute branche le rossignol chantait. Plutôt faux d’ailleurs.

Un peu grinçant, triste et mélancoliqueux.

Face à la lune qui monte, il se croit seul et se lamente.

 

En bas les animaux dans l’ombre

fouillent du museau sous la source, ils s’entre-regardent.

L’eau noire les rassure, c’est de nuit.

(Anne-Marie)

Ne vous inquiétez pas!


Oui, c'est mon "caractère".

Je me suis fâché contre vous.
Ensuite je me suis fâché contre moi.
Maintenant? Comme vous voulez, vous!

(Contre vous, c'est ici. Contre moi, c'est .)

(En résumé, si vous n'avez pas de temps à perdre: Comme vous voulez!)

(Thierry)

samedi 8 novembre 2008

Masques exquis

Ceux que l'on met sur les cadavres. (Les nôtres,  nos mots).
Du masque au musée, de la Muse à Méduse, pétrifiante fontaine de larmes, ça coule dessous, dans l'âme, ça coule de source inavouée, ça rit ou ça pleure comme l'araignée d' Odilon Redon (  araignée qui pleure, araignée du bonheur) , araignée folle de bonheur au plafond de nos crânes, Arachné fautive,  Arachné fragile, Arachné ce geste insensé, lever les masques de Zeus, et de fil en aiguille sur la trame  et la toile, nouer, lier, enchaîner les mots de la rumeur, en vain! personne, jamais ! le masque n'existe pas, la chair est de plâtre et le muscle impassible, plus ou moins, mais c'est encore la peau et dans les yeux, un petit bout de miroir, et la ricanante, spéculative danse, endiablée, du vrai, du faux, du vrai, du faux, pendus aux oreilles d'une vache qui rit.
Ella Balaert

Rien à signaler

C’est normal, que ça ne (se) parle pas toujours. Ça (se) parle toujours, partout, mais pas toujours au même endroit. C’est normal. L’eau ne coule pas en permanence. On dirait que ça devient calme, transparent, immobile. Ça coule dessous, me dit-elle. On peut sauter dedans. Ça remonte depuis le fond, ça (se) dessine, on remue, ça se calme, on regarde, ça redevient calme très lentement, transparent, immobile. Je me souviens, ça coule dessous. Les corps sont liés. Infiniment partout liés, emmêlés, de l’électricité bien avant la toile, entre les crânes, les cœurs, les reins, des courants, des mouvements, des pensées, à travers les mains, les ventres, de la tête au pieds, s’ils sont deux. Un cerveau circule d’une planète à une étoile, d’un silence à un cadavre, d’une chambre à un territoire, etc. Le cerveau n’est pas seul, entraîne une partie de la colonne intérieure, des nerfs. On dirait un homme, à l’autre bout. Une caresse. Est-ce que les araignées sont vraiment velues? Le masque de Méduse, à l’envers. Je me pétrifie de n’être vue, me dit-elle. Quelle gueule. On finit par entendre des voix, à force, des Apparitions. Avec le sentiment confus que ça se passe ailleurs, à l’intérieur de cet autre sentiment, non moins confus, que ça ne se passe que là. Non pas que le masque soit spécialement vrai, me dit-elle. Le masque est spécialement faux, remarquablement dérangé. Mais spécialement et remarquablement faux et dérangé, spécialement et remarquablement sincère: faux et dérangé. Je veux dire que ça se voit tout de suite, que je ne suis ni Méduse ni Beckett. C’est là. Ça pourrait être ailleurs. En un sens ça n’est pas là, c’est ailleurs. Au même instant, ça n’est pas. Est-ce que les araignées nous dévisagent vraiment? À leur manière c’est tout à fait certain, me dit-elle. Elles ont un visage (on ne sait pas, il faudrait étudier). Une odeur, quelque chose qui est envoyé, une aura. Un corps plus large que celui de l’Apparition, en tout cas un autre corps, moins étroit. Sur la toile, il y a du monde. Un beau calme, une lumière qui ne se rend visible qu’à travers la toile, des larmes. On se demande qui va là. Qui ne va pas. Qui est ailleurs. Qui n’est pas. Qui n’a jamais été. Qui sera. La géographie est la même, dans tout l’univers. Je devine la vibration d’une Nymphe, et maintenant sa présence: créature dans un cocon, et pureté terrestre (à présent). J’affirme, je ne sais pour quelle raison, qu’elle ne sera pas dévorée. La Nymphe au cocon dormant, pour dire une bêtise. La vibration de sa présence est bien trop faible pour susciter la moindre convoitise, si la toile est verticale sa vibration est horizontale, ou l’inverse. Rien à signaler. Voilà.

(Thierry Laus, Lausanne.)

jeudi 6 novembre 2008

Masqués, démasqués..

En sortant de l'ombre de la "liste fabuleuse", nous nous sommes un peu démasqués, chacun gardant quand même beaucoup de son mystère, le "loup" toujours à portée de main pour reprendre de la distance. Certains mêmes, n'ont toujours pas baissé la garde, ou levé la visière du heaume... Et se méfient un peu du regard pétrifiant de la Méduse... !

Or, le Musée d'Orsay propose depuis peu une des expositions les plus remarquables de la rentrée qui est pourtant riche en événements. Certains d'entre nous s'intéressent aux arts plastiques, d'autres moins, d'autres encore peut-être pas du tout : questions de sensibilités personnelles, toutes légitimes. Mais si j'insiste pour que les amis du bogue demeurant à Paris (ou qui viendraient à s'y trouver comme disait le Général!) prennent le temps d'aller à Orsay voir les Masques, c'est que personne ne le regrettera, quelque point de vue que l'on adopte pour visiter ces salles splendides, théâtralisées, ombreuses et dans lesquelles un nombre considérable de pièces rarissimes sont regroupées pour explorer la "face" cachée ou apparente de notre âme. Les expositions "thématiques" sont parfois ennuyeuses ou peu pertinentes par l'étendue chronologique de leur approche. Ici, c'est vraiment l'inverse : tout a un sens, le propos est intelligent et savant, mais l'installation ne s'éloigne jamais de la force et de la beauté des objets. On est aussi à mille lieues de "Picasso et les Maîtres", au grand Palais, qui est une non exposition, sans contenu, sans remède, un alignement de tableaux sans rapports réels, bref, une vaste opération de marketing et qui, malheureusement, syphonne le flot des visiteurs moutonniers et dociles..

Vraiment, je vous invite à aller regarder les masques... Eux vous regarderont aussi, soyez en sûrs... et leurs yeux, parfois, y compris quand ils sont "vides", seront tout aussi loquaces que nos bouches.


(Arnold Böcklin, Bouclier avec le visage de Méduse, Musée d'Orsay, Paris
© Photo RMN, Hervé Lewandowski)

  
              
                                                                                                           ( Jean-David Jumeau-Lafond, Paris)

Navigation à vue















La "vraie vie" m'a tiré par la manche, 
tous les jours m'a dit :
pas de cadavre exquis,
avant d'avoir fini tes devoirs.

Victime consentante du hoquet d'octets
c'est le moment de naviguer à vue.


(gouache d'Yvan Brun)

Je navigue à vue ou plutot non , je suis dans l'escalier
et reviens de suite
Françoise

L'adieu

(Fable ineffable: il ne faut jamais dire fontaine...)

ADIEU

Entre le Maitre. Usé, décharné: il a passé tant d'années à parler. Chaque
leçon le laissait un peu plus maigre. C'est la dernière rencontre. Le Maître
va vérifier que ses leçons ont porté bons fruits. Il parle, il grogne (son
dentier ne tient plus très bien). Il grogne, puis il se tait.
Alors, tour à tour, s'expriment ses élèves. Chacun explique la parole du
Maître, ce qu'il a dit, voulu dire, et n'a pas voulu ne pas dire : tous se
contredisent et parlent encore et encore et soudain
chacun pâlit: s'ils allaient tuer le Maître? Chaque mot le laisse un peu
plus maigre. Sous la peau, ne reste plus rien de chair, ni de muscle. On
pourrait compter les os.
Alors, le Maître se lève. Il marche vers la porte et sans se retourner
profère: vous m'avez compris. Ou quelque chose de ce genre. Ou de très
différent. Ou rien : c'est un tel bruit d'os et de dents entrechoquées !
Mythique, Mutique, tout comme

Bonsoir à tous
(Ella Balaert)