
vendredi 19 décembre 2008
Bois mort (charrié par le fleuve), ou alors ?

(Thierry.)
mardi 16 décembre 2008
Corneille
Dormir, ne pas dormir descend si loin, n'a le bruit de rien. Souffle qui
vient, souffle qui ne vient pas. Absence de lueur, la lueur passe sous les
paupières. Corneille passante, tout gravite, tout s'écoule un peu plus loin.
Les yeux de sommeil savent la trace, et le désir. La rivière est encor dans
le souffle. S'il faut mourir, la chair d'un arbre ne se voit plus
maintenant.
Ouvrez-moi ! Ouvrez-moi !
Le danseur est endormi sur le côté droit.
vient, souffle qui ne vient pas. Absence de lueur, la lueur passe sous les
paupières. Corneille passante, tout gravite, tout s'écoule un peu plus loin.
Les yeux de sommeil savent la trace, et le désir. La rivière est encor dans
le souffle. S'il faut mourir, la chair d'un arbre ne se voit plus
maintenant.
Ouvrez-moi ! Ouvrez-moi !
Le danseur est endormi sur le côté droit.
Erwann Rougé
(à murmurer très bas, dans la nuit ou le matin trop tôt, de la part
d'Anne-Marie)
lundi 15 décembre 2008
samedi 13 décembre 2008
Monter et descendre...
Bien que des censeurs de vie de plus en plus intrusifs ne me permettent plus d’aller fumer tranquillement un Flor de Selva (Honduras parce que les Havanes sont un peut trop agressifs pour moi) au bar du Georges V ou du Bristol, je continue de fréquenter les hôtels, par intermittence et quand bien même je ne suis ni en voyage, ni contraint d’y assister à tel ou tel événement convenu. C’est une banalité de dire la poésie des lieux de passage ; si les gares, les aéroports, voire en moins littéraire, les haltes courtes sur des aires de repos d’autoroute où, le plein fait, on repart sans jamais se demander à quoi ressemble le village malchanceux tout proche qui a donné son nom au lieu, si ces lieux donc offrent la surprise de l’intermède, du croisement, parfois du télescopage, ils ne nous “gardent” pas suffisamment longtemps pour que s’y développe une magie propice. L’hôtel, lui, conjugue le transitoire et un peu de durée, en un huis clos où l’artifice rejoint la théâtralité. Le ballet des serveurs décrit par Proust à Balbec rejoint la mythologie et des rites strictement ordonnancés, quoique un peu délirants ; l’étouffant mystère de la pension de L’Assassin habite au 21, avec l’improbable et fantastique Jean Tissier en Mage de pacotille ; le cosmopolitisme étrange du Babel Palace de Vintila Corbul.. et la liste est infinie, nous renvoient en effet à cette idée du “séjour” qui devrait être une parenthèse, dont les décors, les acteurs et les scènes semblent un rêve, ou un cauchemar, et auquel le départ mettra fin. Quitte-t-on toutefois vraiment un hôtel tel qu’on y est entré ? Sans délirer sur l’Hotel Luxor du Dr Mabuse, et des yeux qui y espionnent chacun, le client d’un hôtel n’est pas un être stable, tranquille, fini, définitif ou fidèle à son identité “normale”. Une forme de désoeuvrement, les errances dans des couloirs sans fin, le silence inquiétant des vestibules et des ascenseurs : tout à l’Hôtel invite à la désorientation et à la disponibilité. Comme chez les amis du Bogue, évoqués par Françoise, qui se croisent au bar, et échangent quelques mots et préparent leurs bagages en espérant rater leur avion (ou l’attraper in extremis), j’ai pour ma part une tendresse particulière pour les ascenseurs. Certains y projettent le fantasme de l’enfermement en forme de rencontre contrainte ; j’apprécie pourtant particulièrement la “solitude de l’ascenseur”, la petite musique grinçante, ou huilée, du voyage vertical, les quelques secondes qui précèdent l’ouverture des portes, puis leur fermeture, le défilement (visible ou non) des niveaux, la fausse quiétude de ce “rêvoir” ascensionnel. Au point, l’avouerais-je, qu’il m’arrive d’appuyer d’emblée sur le bouton inférieur, lorsqu’arrivé à l’étage, ou, inversement, d’actionner l’a manœuvre de l’élévation lorsque la rumeur du Hall se fait entendre. L’escalator, même celui de Charlot Chef de rayon, descendu à l’envers, ou le tapis roulant qui ne roule pas de la Bibliothèque nationale (merveilleuse démonstration de l’imbécillité des architectes contemporains) n’ont pas le charme du bon vieil ascenseur d’hôtel, distorsion du temps dans u lieu lui-même en latence. Monter et descendre, descendre et monter, et singulièrement lorsqu’aucun but précis ne le requiert, y forment comme l’intermède à la fois contemplatif et ludique dont notre société trop minutée nous prive souvent. Le blog du bogue, n’est-il pas aussi une sorte d’ascenseur, qui se bloque parfois entre deux étages ? Mais il suffit du petit mystère d’une impulsion électrique pour que la machine reparte, sa lumière vacillante réaffirmée, et qu’advienne la surprise de l’étage auquel elle s’arrêtera, comme si l’appareil était désormais doué de sa vie propre. Chers amis du bogue, n’oubliez pas de prendre l’ascenseur !
Lost in translation

Les Canadiens ont traduit le titre du film par un désastreux "Traduction infidèle" ; il fait parait-il référence à une définition de la poésie donnée par le poète américain Robert Frost "Poetry is what gets lost in translation ; message reçu 5 sur 5, puisqu'il est resté intraduit en France !
Pourquoi je parle de ça ? Parce que ce blog , c'est un peu notre hôtel technologique rendu possible par l'ultramodernité du net, nous pouvons rester dans nos chambres, appeler le roomservice (Christophe, I'm joking !:)), décider ou non de descendre au bar, parler de tout, de n'importe quoi, à petite ou haute dose, pour voir si nous nous comprenons, si le courant passe au sens le plus large et flou du terme. Le temps de la phase de transit dure… on ne sait pas exactement. Il semble que certains avaient un avion à prendre, l'ont pris ou vont le prendre…
Françoise
jeudi 11 décembre 2008
Le vide, disiez-vous?
Le vide,
la peur du vide, la voix de la peur du vide,
la voix du vide,
la voix, son haleine, son souffle, son air de rien, son âme à deux sous, dans l'air du temps,
la voix à la fois vide et trop-plein,
la voix faite langue (nue, rose, humides muqueuses) ou l'inverse, la langue faite voix refaite (moqueuse) à chaque fois,
défaite abandonnée vidée, la langue toute faite,
la langue sans voix :
car toute langue est langueur, vertige, appel du vide,
la voie de l'appel du vide.
Ella Balaert
lundi 1 décembre 2008
Un moment de poésie

Non, pas de cri, là. Juste ça.
(Alors le lien n'est pas direct, hélas.
Cliquer sous CD/CD, expressif, le petit bidon.
Puis descendre, Extraits/Excerpts,
L'homme de merde, je gonfle, et voilà.)
(Alors le lien n'est pas direct, hélas.
Cliquer sous CD/CD, expressif, le petit bidon.
Puis descendre, Extraits/Excerpts,
L'homme de merde, je gonfle, et voilà.)
(Christophe Tarkos, de la part de Thierry.)
Inscription à :
Articles (Atom)