A J-4, j’ouvre un œil (le bon) pour voir, miracle, que “ça” a bougé sur le blog du bogue. Sans aucun sentiment de culpabilité (ni de repentance, pitié, assez de repentances!) parce que je ne figure pas parmi les déserteurs ou les moins bavards, j’apporte ma bénédiction onctueuse et thaumaturgique à Anne-Marie dans sa tentative de réveiller les morts, ou du moins, les malades, non pas de la peste, comme dirait notre cher La Fontaine, mais du silence. Et “voilà pourquoi votre fille est muette”, nous dira-t-on, “pourquoi s’aller saigner quand on n’est point malade ?” Mais la maladie rôde, comme la mort dans la pièce pour piano de Gabriel Dupont (recueil Les Heures dolentes, 1903). Ressusciter le propos au moyen de la truie menaçante est audacieux ! Certes, point n’est besoin d’entrevoir la hache, hein ? haine? hein ? pour tâter de la truffe. Le mufle aussi, comme disait Laurent Tailhade habite ce pays-ci assez communément ! Mais à défaut d’être, déjà, contaminés du groin et masqués par le toubib, ne sommes-nous pas victimes, toujours dans ce pays-ci, d’une épidémie tout aussi dangereuse, la rhinocérite, chère à Eugène ? Dolorisme de la “crise”, processions larmoyantes avec pancartes revendicatrices en guise de bannières christiques, commisérations complaisantes et télévisuelles interminables, grèves qui ne sont pas celles du rivage des Syrtes et autres lynchages médiatiques alignent leurs sanglots et leurs trognes (à la Jean Carmet dans “Comment réussir quand on est con et pleurnichard”) pour dénoncer tout et rien, s’apitoyer, se plaindre, dénoncer, refuser, exiger le retrait (de tout et de rien), s’opposer (à tout et à rien) : dans cet art si français du “je ne fais rien mais je sais tout et j’attends que la providence pourvoie”, un politiquement correct de l’inaction contestataire nous paralyse plus surement que les effluves d’une Miss Piggy qui aurait troqué la blondeur pour de noirs desseins ! La contagion est grande, les rhinocéros pullulent ! Halte au Rhinocéros (pas celui du Fellini de “La nave va”, symbole d’espoir), nous verrons à combattre le cochon ensuite.
Chère Anne-Marie, au défi lancé, voici ma réponse, insolente, comme d’habitude et peu “correcte”, on ne se refait pas ! Mais, comme les scouts, qui, eux, au moins, ne baissent pas les bras et continuent de faire du feu, je suis toujours prêt !
Et je signe : Jean-David
vendredi 15 mai 2009
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2 commentaires:
Enfin... les amis du bogue-bougent.... s'expriment et se répondent sur le mode animalier ! Bravo !
J'attends la suite, vous avez tous tellement de talent.
M.
Achever un goret, c’est facile, mais un rhinocéros ? Connaissez-vous la méthode ? Le rhinocéros a la peau si coriace qu’il ne peut être atteint que pas une balle logée dans l’œil. Sur la photo, on voit bien le dit œil, rond, méchant, sournois. Alors le chasseur résolu doit s’armer de patience. Il choisit un bel arbre où grimper sous lequel passent souvent les rhinocéros. Chaque matin il pose sur le chemin de la Bête un chou en offrande et il guette. Un beau chou vert, de première qualité. Et le rhinocéros qui arrive frétillant chaque jour le mange, c’est l’appât. Car au bout d’une semaine de ce régime de faveur, le chasseur (c’est vous, c’est moi) au lieu du légume habituel dépose un chou… de Bruxelles. Puis il se remet à l’affut, juste au dessus, dans l’arbre. Arrive le rhinocéros. Il regarde tout autour, cherchant son déjeuner et il ne découvre que cette microscopique offrande. Alors là il dit en rigolant : « ça un chou ? mon œil ! » et là, pan, vous tirez dedans.
D’accord, vous m’avez reconnue ; ici c’est Anne-Marie. C’est vrai que si je n’écris pas moi-même, je vais être obligée de me faire COUICAMORT. Ah, les quota, quelle misère….
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