mardi 25 novembre 2008

Vu!

Ainsi désormais nous serons visibles, dis-tu, Christophe.

Finis, les fantômes de l'opéra de 4 sous, esprit, es-tu là, sors de sous la table, ou du chapeau du magicien, petit lapin !

C'est un joli mot, épiphanie, qui dit l'éclosion des épis, l'efflorescence sacrée de ce qui était en germe, en gestation, en négatif et sa révélation au grand jour. D'où vient que cette perspective me mette un peu mal à l'aise ?

Le dieu était caché, il ne l'est plus. Autant dire qu'il n'est plus. A la place, le Big Eye du grand frère. Non que l'on soit particulièrement à surveiller – quoiqu'il s'échange des propos d'un iconoclasme fort préoccupant sur le Clairon Socratique-  mais enfin, les faits sont là : ce que l'on dit dépend malgré tout un petit peu de ceux à qui l'on s'adresse, et derrière chacun d'entre nous, il y aura désormais une ombre, peut-être,  et des yeux pour lire, sinon une voix pour répondre.

(Ella Balaert)

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Un grand merci à toi, Ella, d'avoir signalé ce tournant, sans doute majeur dans nos activités. Nous savoir lus par des inconnus change sans doute en profondeur ce que nous pouvons dire, et nous pose une double question sur ce que nous voulons dire et ce que nous voulons faire. A chacun de réfléchir et de proposer, désormais, le débat est ouvert...

P.S. Soyez sûrs qu'avec son impartialité légendaire, le Clairon Socratique se fera l'écho tonitruant de vos propositions avisées. (Jean-Paul)

Jean-David a dit…

Je ne suis pas sur que les visiteurs du "dehors", aussi avertis soient-ils, puissent saisir la toile parallèle que nous avons tissée avec un suc si magique qu'il ne brille que la nuit. Les références croisées et impalpables que nous nous envoyons sur des rayons de lune à propos d'un mot cité dans un message d'il y a quinze jour, la mythologie lapinesque, les activismes jarryesques anti-G,le vaisseau fantôme titaniesque, coulé, ressurgi, recoulé, l'improbable naissance depuis l'éclatement d'un bogue (un ?), la pluie sur la fenêtre de Christophe, l'humanisme vu à travers une réunion d'enfants de Thierry, les cabines de bain, la crème solaire, le "Corbeau et le renard " en turc, le jeu du diable, vers un point de fuite impossible entre ce qu'a dit le vent et les oreilles du nabaztag ... et la péroraison silencieuse de Raphaël... bref, notre code secret le restera, même offert aux passants suffisamment naïfs pour croire qu'ils le comprennent. Pour moi, donc, je ne pense pas que quoi que ce soit doive changer..

Anonyme a dit…

Jean David,tu as tout dit. Accord total, et merci pour l'anamnèse.

Pendant que j'y suis, en direction d'Ella que je salue au passage (car elle a fort bien parlé, elle aussi) aveu pour aveu, la signature des Nanges, c'était moi itou.
(pas fait exprès, clé disparue)

Quant à Jean Paul, O.K. Tant qu'il y aura le Clairon, ouf ! la liberté de la presse demeure notre garant et droit d'asile.
Je trouve quand même, Christophe, que l'accouchement de la bogue (c'était une dame finalement) a été précipité. Encore un coup de la pleine lune.
Mais ça y est nous voilà au monde.
Pour comprendre quelque chose à notre histoire, ô visiteur inopiné, tu devras tel le saumon, remonter le fil du temps, repartir aux origines, traverser à rebours ces semaines de délires et de complicité. Tu trouveras des toiles arachnéennes, des masques et de curieux lapins, un paquebot hanté, des marrons chauds, la neige de nuit, le bruissement des ailes et le secret des codes... donc notre irrépressible besoin de parole.
Bienvenue.
Anne-Marie

Christophe Camus a dit…

Merci à Ella pour avoir relayé l'information que j'avais fait paraître en commentaire. J'en profite pour réitérer la question subsidiaire : Voulez-vous que nous soyons visibles et, surtout, googlelisables ou préférez-vous que nous restions cachés dans les interstices et replis de la toile ?
(Ultime tentative de démocratie participative assistée par le blog.)

Jean-David a dit…

Il y a une possibilité pour être visible sans être googlelisable ?

Ce pourrait être une solution intermédiaire afin que, quand même, le chemin ne soit pas trop tracé vers notre bois sacré...

Thierry Laus a dit…

Je sors d'un colloque (comme on dit), épuisé mais content (des gens, dont certains très touchants). Trop fatigué pour, mais quand même vous dire! Content aussi!

Mais de quoi?

Comme vous, non?

Merci!

(Pas tout à fait une "lettre volée", mais le "bogue", maintenant qu'il est ouvert, inavouable!)

Christophe Camus a dit…

Réponse à la question de Jean-David : non, il n'est pas possible d'être visible sans être googlelisable, tout comme il est impossible d'être visible en n'étant pas visible... Si tu vois ce que je veux dire... Cela dit, vu que tu as également suivi les séminaires de Louis Marin, tu as peut être d'autres pistes sur la visibilité et l'invisibilité.

Anonyme a dit…

Facile d'être visible et invisible, ça s'appelle "cache-cache" ou "mascarade" ou "anonyme" ou "garou" ou hermaphrodite, comme notre papa, le bug qui est aussi notre maman la bogue. Bref, si on continuait de délirer peinards, qui viendrait nous empêcher de ne pas tourner rond ? C'est ce que j'ai appelé plus haut le "droit d'asile".
Je l'envoie ce message ou pas ? Oui Thierry, tout le monde finit timide ici. Ou parano ?
Allez, j'envoie ! (effet Titanic)
Anne-Marie

Jean-David a dit…

Je propose que chacun donne son avis (y compris ceux qui ne disent rien) ; pour ma part, outre le côté cryptique de notre jeu, qui est un rempart contre les indiscrets (nous ne sommes pas facebook!), j'assume parfaitement l'extravagance de mes propos et donc, je n'ai pas d'objection à en faire profiter les éventuels catéchumènes et autres profanes ! Aperietur Vobis!

Anonyme a dit…

Un visiteur de hasard tombant sur notre blog comprend l'événement fondateur, les registres légers qui s'enchaînent selon l'inclination des uns et des autres, etc, etc. Et puis, il y a les blancs. Certes, le passant ailé n'est pas vide de sens mais à trop vouloir combler les blancs, l'ange lasse et se lasse. Oui, la réduction des acteurs de ce blog a changé la donne. S'il leur nombre pouvait s'étoffer, nous pourrions individuellement nous taire davantage et ce sans désavantage pour le "work in progress" en cours. (et dont il n'est pas urgent de connaître la tournure).
Nous sommes partis jouer dans le bac à sable comme on dit dans le monde wiki. Et maintenant ? S'exposer et donner du contenu à exposer ? Si nous ne sommes pas assez nombreux pour pouvoir nous taire quand bon nous semble, notre étrange conversation (étrangeté "non" inquiétante) pourra-t-elle continuer à rouler sans tomber ? Etre désirable pour des passants autres que les anges ?
Pour être plus claire, je suis pour une exogamie qui donnerait un second souffle à ce blog.

Thierry Laus a dit…

Mon sentiment est sans doute "excentrique". J'ai l'habitude d'être seul. Ici dans un neuf sentiment de "confiance". Que la fenêtre s'ouvre maintenant à l'Inconnu m'est parfaitement indifférent, je crois. La question se retourne donc, à vous. Et votre sentiment sera le mien. Cela dit, si unE InconnuE s'introduit dans l'Accident, j'en serais heureux (je suis pour l'exogamie, en tous les cas pour l'exo-, pour le dehors, le hasard, les accidents des Accidents, le meilleur ou le pire à venir!).

Que cela puisse "intéresser", pour finir, m'intéresse assez peu. Si cela nous intéresse, "nous", n'est-ce pas déjà un Miracle?

L'Inconnu doit être encore rempli de toquées et de toqués, sait-on jamais, par quel hasard!

A vous.

Christophe Camus a dit…

Bon j'ai l'impression que la tonalité générale de notre forum sur la visibilité va dans le sens de l'ouverture. Il me semble que nous ne parviendrons pas pour autant à l'exogamie, fantasmée par Thierry.
Pour ma part, je suis bien entendu favorable à l'ouverture, puisque j'ai lancé l'idée et ouvert la porte.
Cependant, petite expérience personnelle dans le monde réel. Discustant avec une étudiante dont j'encadre des travaux de recherche sur une thématique littéraire, je lui demande si elle connaît le site Fabula.org ? Et quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'elle me parla des amis du bogue. Je me suis senti comme... observé. Disons que c'est la vie Internet ! J'assume.

Jean-David a dit…

Cher Christophe, cette étudiante, ne pouvant pas accéder aux Amis du bogue par un moteur de recherche, a donc eu vent de notre équipée, sans doute par des observateurs de la première heure, ceux qui, recevant l'avalanche de messages, surent que le projet se concoctait puisque nous en parlâmes évidemment dans ces messages croisés et "répondus à tous". Mais pouvait-elle pour autant parvenir au blog lui-même sans en connaître l'adresse exacte ?
D'autre part, l'ouverture prévue, si j'ai bien compris, comprend certes la visibilité et les commentaires, mais autorise-t-elle automatiquement les message de première main : en un mot, les "abonnés" peuvent-ils déposer des messages sans clé ?
Je crains que si le blog s'ouvre entièrement, aux regards, aux commentaires Et aux messages de tête, si j'ose dire, on risque un éparpillement, mais ce n'est qu'une impression peut-être fausse. (mon goût du cercle sans doute !)

Pour le reste, il est évident qu'en effet internet est une "lucarne" bien plus efficace que tous les fichiers Edvige du monde (je m'amuse toujours d'ailleurs en pensant à ces doctes contestataires qui défilent consciencieusement dans la rue avec des pancartes contre le "flicage" prétendu de notre société par les autorités publiques (quelques fichiers assez anodins, voire "amateuraux", et des caméras de surveillance somme toute assez inoffensives), avant de rentrer chez eux se précipiter sur Facebook mettre à jour leur liste d'amis, l'exégèse de leurs conquêtes, leurs photos de week end ou de beuverie, leur blog personnel avec moult détails croustillant, le niveau de leurs revenus, leurs orientations ethniques, religieuse et sexuelle et j'en passe...etc.. On rêve!

Henri Michaux, cité par notre amie et consoeur du blog, bien avant internet, avait décrété se retirer de la société médiatique : photos interdites, radios et télévisions refusées, silence total. Qu'aurait-il dit de notre "exposition".. Mais, comme dans l'Antiquité où l'on "exposait" les nouveaux-nés fragiles ou frappés d'indignité dans la nature, les livrant ainsi aux bêtes sauvages (ceux qui en réchappaient étaient pourvus désormais d'un prestige immense), notre 'exposition' peut être une épreuve salutaire.. A nous de résister aux "bêtes sauvages" ou au bêtes tout court !!

Et puis, pourquoi aurions-nous peur de "montrer" nos émotions ? Que ceux que cela indispose s'abstiennent de les partager !

Christophe Camus a dit…

Une petite réponse rapide pour répondre à Jean-David...
Pour mon étudiante, elle a vu que je suivais ce blog en fouillant sur mon blog d'enseignant, également hébergé par blogger.com.
Sinon, la visibilité est déjà activée ! Mais on la retire si besoin.
Visibilité, ne signifie pas qu'on puisse publier sur le blog. Sauf pour les commentaires qu'on peut autoriser ou non.
Les abonnés peuvent suivre la publication, rien d'autre.

Jean-David a dit…

Oui nous sommes donc tous d'accord je pense, y compris les sans voix ? (Je ne ferai pas comme le personnage de l'histoire racontée par Raymond Devos "je serai plutôt du même avis que le monsieur là bas, celui qui n'a rien dit...".
Et comme le code que l'on me demande cette fois ci est "RESAU", je pense que c'est un signe!