Les animaux ont attendu, patience du jour, chaque heure, chaque minute la soif enfoncée dans la gorge.
La peur au ventre, muscles tendus pour la fuite, les mères s’approchent, faons en sauvegarde sur fond de nuit.
Parmi la rouille des feuilles de l’année d’avant, une source affleure.
Les sabots glissent à pas de nuit,
foulant les herbes et c’est de nuit.
Silence dans l’odeur de la terre,
appel profond qui sait se taire pour profond appeler.
Boire. Viens ma douce boire.
Perché sur la plus haute branche le rossignol chantait. Plutôt faux d’ailleurs.
Un peu grinçant, triste et mélancoliqueux.
Face à la lune qui monte, il se croit seul et se lamente.
En bas les animaux dans l’ombre
fouillent du museau sous la source, ils s’entre-regardent.
L’eau noire les rassure, c’est de nuit.
(Anne-Marie)
3 commentaires:
Ah oui c'est bien vrai:
l'eau noire me rassure!
Du coup, tout le poème est vrai!
(Sinon le rossignol a un petit côté Johnny que j'adore!)
(le rossignol ou le petit côté Johnny, je veux dire, pas Johnny.)
Ceci est bien la preuve qu'on ne monte pas au ciel, mais qu'on y descend, qu'on y saute à pieds joints, même! Tout le ciel est dans la moindre flaque de nos forêts.
(on se rassure comme on peut)
PS. Et là, le mot caché, c'est "simpt". presque aussi bien que "Poestru". (voir commentaire, je ne sais plus où. Simplet tellement simplet qu'il en oublie la fin du mot, lui qui n'est pas déjà très bavard.
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